chantier et infrastructures
La BIG étend la temporalité de la manifestation en proposant un chantier participatif de plus de quatre semaines avant son ouverture officielle. En se plaçant en dehors des logiques de rapidité et de performance, elle envisage ce chantier comme un moment de vie, de partage et de transmission de savoirs.
Au-delà d’un simple projet esthétique, l’infrastructure se réfléchit et se construit avec les mêmes principes d’horizontalité et de travail collaboratif que défend la BIG. Pour cette édition Intrépide, l’équipe de coordination a confié le développement du projet des infrastructures au Collectif Bambi, composé par Marie-Laure Bourquin, Coline Davaud, Maryse Kalonji, Thomas Robert, Mara Usai et Adrian Ziehli.
Le collectif regroupe architectes, artistes, paysagistes, scénographes, ingénieurs en environnement et aristanexs. Iels se fédèrent avec l’envie commune de questionner l’aménagement du territoire en croisant sensibilité artistique et engagement collectif.
Avec le désir de démultiplier les collaborations et les échanges, le collectif Bambi a confié la conception et la réalisation de certaines parties de l’infrastructure à d’autres personnes ou équipes : Milena Kuster et Stefania Malangone pour le dortoir, le collectif yakafokon pour le bar, la Societé des Monteurs et Laboratoire Atmosphérique pour le forum (Hub sonore), et le collectif KLIC KLAC pour l’accueil.

Rusticage
Perché sur la cime de la colline du Bois de la Bâtie, Rusticage est un projet architectural collectif et éphémère qui prend vie sur l’esplanade et qui regarde vers le quartier de la Jonction.
Des cabanes triangulaires, reliées par une passerelle surélevée, se posent sur la pelouse, prêtes à être habitées par les collectifs et les espaces d’art participant à la 6e édition de la BIG. Ces espaces de monstration revisitent l’esthétique de la tente, du bivouac, l’empruntent et la détournent pour tisser un lien sémantique avec la forêt environnante.
D’autres espaces de vie complètent la famille d’objets occupant la pelouse. Un forum, espace aux usages multiples, est le résultat d’un syncrétisme entre deux propositions scénographiques, hommage à une manifestation d’art qui prône le “faire ensemble”. Un dortoir, accueillant 10 places de couchage dans une structure discrète, mêle l’esthétique du chantier à celle de l’ambiance domestique. Un bar, constitué de divers fragments collectés dans tout Genève, ouvre ses écoutilles le temps de quelques jours d’été pour devenir un endroit de (re)trouvailles. Un espace d’accueil, petite structure nomade et réversible, sera monté à la BIG après un long voyage à travers la France.
Ces architectures traduisent l’élan du faire ensemble et l’énergie collective qui porte l’aventure de la BIG. Plus qu’un résultat final, elles incarnent une démarche partagée, un processus où la création prend forme dans la coopération et l’engagement commun.
Le chantier des infrastructures est aussi pensé comme un lieu d’échange, d’apprentissage, de vie et de travail : un moment ouvert sur la transmission des savoirs faire. Il devient un acte culturel, bienveillant et collectif.
Afin d’établir un lien sensible avec l’environnement forestier, un geste de « Rusticage » est introduit à l’intérieur et autour de ces structures situées en clairière, avec des formes évoquant troncs et branches, comme autant d’échos artificiels à la nature environnante.
Rusticage est un projet joyeux dans une précieuse forêt urbaine. Il joue avec les codes de la statique de l’échafaudage, du bivouac en ville et de l’ornement rustique pour accueillir dans un environnement festif la 6e édition de la BIG, ses participantexs et ses publics. Il s’agit aussi d’un projet frugal, car composé exclusivement de matériaux loués pour la durée du projet puis réemployés, ou bien issus de filières de récupération ou de remploi.
