After – BIG X Spielact – TU-Théâtre de l’Usine
Gros BIM multimodal de Beyrouth à Tunis en passant par le Caire: on rameute la fine crème des rapines sonores de la Rue Arabe pour un bourbier post-shaabi + sombre phonk + dark electronic de fin du monde.
Abo Sahar (Live | Egypte)
https://youtu.be/y1CYOyJ-ODk?t=126
https://soundcloud.com/rootradiolive/rootcast-14-abo-sahar
Poussant la spontanéité sonore jusqu’à sa plus «balec» déclinaison, Abo Sahar incarne l’essence même du DIY égyptien. Aucunement par conviction ou posture, mais par nécessité, puisqu’à défaut de pouvoir s’offrir un clavier et ambiancer les mariages de son village (Minya), c’est avec celui d’un ordi suranné (écran + unité centrale : la totale) et d’un software craqué que ce dernier s’est donné pour mission de dépecer les musiques populaires d’Égypte pour créer son propre courant. Le nom : Trobby Music. La démarche : piocher dans chaque son qui lui passe par l’oreille pour croiser les références. En ressort un univers syncrétique, synthétique et gesticulatoire habité par des compos frénétiques et bancales. Le tout au croisement d’une playlist de cabaret miteux, d’une caricature de trap, d’une BO de White Party, d’un Mawled (fête religieuse célébrant la naissance du prophète musulman) sous kéta, d’un jingle de la BBC et bien plus encore… Certainement un des plus prolifiques soudards sonores que compte la rue arabe.
Liliane Chlela (Dj Set | Liban)
https://www.youtube.com/watch?v=dJDYH1HM3Dk&t=299s
Productrice, DJ et performeuse, Liliane Chléla est connue sur les scènes électroniques et expérimentales pour son approche tractopelle du son, incitant souvent le public à pousser un peu plus loin les limites de sa convulsion auditive. Avec ses propres techniques, elle explore les liens entre l’improvisation et la manipulation sonore en abordant de nombreux genres musicaux. Après trois albums autoproduits, son plus récent, «Safala», mêle enregistrements sur le terrain, souvenirs et incantations à des sons novateurs et déstabilisants ; l’œuvre a d’ailleurs été présentée en première au Tusk Festival au Royaume-Uni. Son penchant pour la transdisciplinarité a mené Chléla à développer des compétences auditives et visuelles pour les appliquer à des domaines aussi différents que les films de mode, les installations interactives et l’art de la performance. Forte de cette palette sonore variée et aventureuse, l’artiste libanaise est devenue l’une des productrices et musiciennes les plus polyvalentes du Moyen-Orient, de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord. Au cœur de cette performance, les rythmes électroniques sombres et implacables se mêlent à la colère et à l’angoisse. Pour «Safala», Liliane Chléla a puisé dans ses souvenirs pour donner naissance à une concoction sonore ancrée dans les épistémologies orales héritées de ses ancêtres, sur fond de séquences filmées obsédantes et d’une conception graphique signées par le studio Kawakeb de Beyrouth.
Phil Battiekh
Importateur agrée de Mahragan depuis l’existence du genre (tournant électronique, grime et core du shaabi égyptien), Phil Battiekh s’est imposé comme l’un des faisceaux à travers lequel le mouvement s’est immiscé dans les souterrains sonores d’Europe.
Ayrisis [ Root Radio ]
Ex-antenne lyonnaise de Root Radio (ancienne résidente et programmatrice), tout droit débarquée du fourmillement d’Istanbul, Ayrisis distille des drifts sonores quelque part entre le sud et l’est de la rive méditerranéenne. Une virée à forte charge narrative et picturale dans laquelle teuf, causes et militantisme forment une même valse de BPMs.
Gazouz
Après six éditions dont deux tournées, Bisque revient décapsuler une Gazouz croisant trois pôles des souterrains sonores du MENA : l’assourdissant label cairote HIZZ avec Abo Sahar et KZLK, la dark phonk tunisienne de Hrizen et l’électronique ténébreuse de Liliane Chléla . Agencé en un bourbier familial liant Pan African Music Magazine et la BIG, cette édition proposera un drift dans les entrailles sonores de mouvements prônant la déconstruction à outrance jusqu’à l’annihilation des poncifs esthétiques propre à « l’oriental clubbing » et autres “wolderies de cabine d’essayage”. Post-Shaabi, Harsh-Shaabi, Craft beats nimbés de field recording, au total s’agenceront comme un drift dans le nihilisme d’une génération qui broie ses repères pour mieux dépasser le cloisonnement d’une société en proie à l’absurdité de ses contradictions et la désillusion de sa vague révolutionnaire.
Spielact, Pan African Music Magazine, Big et Bisque, le complot est quadrilatéral. Quant aux remerciements, ils vont au TU, à Purpura et à Artlink
No racisme
No sexisme
No lgbtqia+phobies
No comportement déplacés
Les relous, c’est ciao